Me voila à nouveau au volant de ma petite KA, je retourne sur les chemins de piste de la magnifique « ruta 40 » et la, je repars pour 130 km soit 2h30 à peu près, enfin, quand vous ne vous arrêtez pas toutes les 2mn prendre en photo un cactus ou encore un âne caché DERRIERE le cactus ou encore une bête féroce comme une tarentule traversant paisiblement ma route….

Donc, après toutes ces incroyables aventures, j’arrive enfin à Cafayate.
Cafayate , adossé aux contreforts de la cordillère à 1700m est une bourgade paisible entouré de magnifiques vignobles où les touristes affluent boire son vin.
Moi, je m’intéresse aux domaines en bio, le choix est déjà plus restreints et s’arrêtera sur le domaine Nanni en plein centre du village. Pratique!
Les personnes me recevant sont charmantes, me font attendre quelques minutes attablée à une table du superbe restaurant au milieu d’une flore verdoyante (qui me fera d’ailleurs revenir le soir pour y manger) avec un petit verre d’eau. 15 mn plus tard, pour 30 dollars argentin, la visite commence.
Le domaine existe depuis 1897 et est en bio depuis 1947 avec des cépages comme le malbec, syrah, cabernet sauvignon, torrontès et le tannat sur 40 hectares vendangé à la main et représente 300 000litres par an (75hl/ha!!). Un minimum de sulfite est utilisé. La cave est constitué de cuve et de barriques françaises et américaines. Il faut savoir que les vignerons Français préfèrent surtout utiliser le chêne type roure pour leur barrique (c’est en même temps, la variété de chêne que nous trouvons en France), il est souvent apprécié pour sa finesse de grain. Les producteur du nouveau monde, utilisent le chêne blanc (variété américaine) qui confère au barrique des arômes de noix de coco, de wisky. Sans critique aucune (on est d’accord!) c’est l’exubérance contre la finesse. La bodega Nanni utilise ces deux types de barrique, la française apportera des notes épicées et vanillées au vin, l’américaine apportera des vins charmeurs.
On retourne dans la salle de dégust et 6 vins s’offrent à nous :
Torrontès 2015 : robe claire, nez composé de fleurs blanches et de fruits à chair blanche. Pointes subtiles d’agrume. La bouche est vive avec un peu de perlant. On retrouve ces notes de fruits frais. Ce vin est agréable et apporte beaucoup de fraicheur.
Cabernet sauvignon 2015 en rosé: robe profonde, le nez discret, s’ouvre petit à petit à l’aération sur des petits fruits frais. La bouche est vive et fraiche. Une macération de 40h est faite à basse température. Laisse un côté sirop en bouche.
Syrah 2015 : robe rubis avec des reflets violacées. Le nez est discret puis s’ouvre à l’aération sur des notes de réglisse, chocolat et fruits rouges macérés. La bouche est vive et puissante, l’alcool est présent, la fraicheur vient après. Les tanins sont accrocheurs. Passage d’1 an en barrique. C’est une bouteille à garder au moins 5 ans.
Cabernet sauvignon 2013 : robe grenat a reflets bruns. Le nez est discret mais s’ouvre à l’aération. La bouche, quant à elle, se révèle ample avec une belle structure. Les tanins sont souples.
Malbec 2014 : robe rubis avec des reflets violacés. Le nez est intense sur des notes de cerises, de tabac et de chocolat. La bouche est ample avec un alcool soutenu par la fraicheur, les tanins sont élégants. C’est un vin gourmant.
Et voici le petit dernier
Le torrontès en vendange tardive : il faut savoir que le Torrontès en Argentine est ce qu’est la syrah dans le sud de la France. Un cépage incontournable. Les avis sont partagés, en tout cas, moi, les vendanges tardives……c’est pas trop mon truc, je trouve que c’est souvent trop lourd et trop gras. Mais ce torrontès là, je l’ai adopté.
Vin gourmand, d’apéritif, la robe est couleur paille avec un nez qui met en avant de subtiles notes de pêches confites, de miel et de fleurs blanches. La bouche est ample relayée par de la fraicheur qui soutient le tout tout le long de la dégustation. Lorsqu’on vient du domaine précèdent Altura Maxima, le prix de ce torrontès est dérisoire et ne laisse à personne le droit de le critiquer.
La bodega Nanni est un joli domaine, se rapprochant plus des valeurs que je recherche. Les vins sont bons, fruités et gourmand. Le sourire est là et après le super diner, Cafayate s’endort et moi, demain, je reprend la voiture direction Salta.